Témoignages

Prendre du recul pour gérer la surcharge

Prendre du recul pour gérer la surcharge

Les dernières années ont mis en lumière de nouveaux enjeux : charge de travail élevée, surcharge mentale, fatigue informationnelle, perte de sens, brouillage des frontières entre vie personnelle et professionnelle… Dans ce contexte, une question essentielle émerge : et si le problème ne venait pas seulement de la quantité de travail, mais de la manière dont nous abordons le temps.... et notre to-do list ? 

Dans cet article, retrouvez un court exercice proposé par De Saison – Art de vivre et de travailler, une entreprise de développement des personnes et des organisations qui a pour objectif d’oser organiser le travail autrement, de prévenir les risques psychosociaux au travail... et donc de travailler mieux. 

« Sans espace, il n’y a pas de conscience. » Voilà un constat qui devrait soulever bien des inquiétudes alors que ces dernières années, la surcharge est un enjeu et un irritant au travail de plus en plus nommé par les gestionnaires et leurs équipes. Surcharge qui constitue d’ailleurs l’un des principaux risques psychosociaux au travail. 

Sortir du mode « pilote automatique »

Au quotidien, les journées se suivent et se ressemblent : une succession de réunions, de courriels, de tâches empilées… avec peu de recul. Ce qui est une nouvelle nuance, peut-être, est qu’on ne parle pas uniquement de surcharge de travail (comme un surplus de commandes à gérer), mais bien de surcharge mentale.  

Organiser son travail autrement, ce n’est donc pas seulement bouger l'ordre des tâches dans son agenda pour optimiser sa productivité. C’est prendre un temps d’arrêt pour observer ce qui, dans notre quotidien professionnel, mérite d’être allégé, ajusté ou transformé. C’est se dédier un moment de récupération en créant de l’espace (mental, émotionnel, relationnel) pour mieux penser, mieux choisir et mieux agir. 

Récupérer d'abord, prendre du recul ensuite

Selon la chercheuse en neuroscience Sonia Lupien, l’attention fragmentée constitue aujourd’hui l’une des principales sources de stress chronique au travail — et donc un facteur important d’épuisement professionnel. Pour contrer ce phénomène, deux leviers sont essentiels : la récupération et la réorganisation. 

Prendre un temps d’arrêt, que ce soit par une promenade en nature, un moment de détente sans écran ou un congé réellement déconnecté, permet de recréer de l’espace mental. Dans ces moments, les pensées récurrentes qui tournent en boucle dans notre esprit se révèlent plus clairement. Elles agissent comme des signaux : elles nous montrent ce qui nous préoccupe, quels besoins sont insatisfaits ou encore quelles sources de stress influencent notre quotidien. 

Une fois l’espace mental recréé, vient le moment d’organiser son temps autrement. 

Organiser son travail pour travailler mieux

Se réorganiser, ce n’est pas seulement gérer son temps : c’est surtout gérer son attention et sa motivation. L’objectif est d’aller au-delà d’une simple course contre la montre pour retrouver la satisfaction d’une journée « qui compte ». 

Avant d’entamer une réorganisation, il est crucial de revenir à l’essentiel : nos priorités. Celles qui donnent du sens à notre travail (individuellement, collectivement et au sein de l’organisation), mais aussi celles qui concernent nos autres sphères de vie : famille, santé, environnement, communauté. Clarifier ce qui compte vraiment est le premier pas vers une organisation plus saine et plus satisfaisante. 

Quelques pistes d’action concrètes peuvent ensuite guider cette démarche : 

  • Identifier les projets à fort impact (pour soi ou pour l’organisation) ; 

  • Reporter, déléguer ou abandonner les tâches secondaires ; 

  • Utiliser des outils comme la matrice d’Eisenhower pour distinguer l’urgent de l’important ; 

  • Créer des périodes de concentration protégées, sans interruption. 

Enfin, réorganiser son travail, c’est aussi introduire davantage de flexibilité : 

  • Des horaires variables adaptés aux rythmes individuels ; 

  • Du télétravail réfléchi ; 

  • Des moments intentionnels sans sollicitation numérique ; 

  • Des plages horaires de concentration profonde ; 

  • Des temps de transition entre vie professionnelle et personnelle ; 

  • Des temps de récupération quotidiens. 

Comprendre le fonctionnement de notre cerveau

Au-delà de la récupération et de la réorganisation de notre temps, il est important de comprendre comment fonctionne notre cerveau, notre principal outil de travail. Le comprendre, c’est apprendre à collaborer avec lui plutôt que de lutter contre lui. Il est naturel que notre énergie fluctue : certaines journées sont plus productives que d’autres. Ces variations nous invitent à ajuster notre plan de travail, que ce soit dans la quantité de tâches ou dans leur organisation. 

Inscrire du « temps blanc » à l’agenda, pour souffler entre deux rencontres ou se concentrer sans interruption, permet de s’oxygéner et de récupérer plus efficacement. 

Enfin, une planification réaliste aide également à rester présent : elle tient compte des imprévus, clarifie les délais et libère notre esprit de ce qui l’encombre. Résultat : plus de fluidité et un élan naturel dans nos journées. 

Expérimenter le Modèle de temps blanc

À travers l’approche que propose De Saison – Art de vivre et de travailler, la réorganisation du travail est axée sur la saine gestion de l’espace mental et du temps, la saine performance, la responsabilité partagée, le développement de compétences émotionnelles et du leadership personnel au sein des équipes et l’autonomisation de celles-ci. 

Certes, on ne met pas le travail sur pause pour le réorganiser, alors quel serait le plus petit premier pas vers une saine gestion de cette charge mentale qui brouille de surcroît les limites entre le travail et la vie personnelle ? La réponse est aussi simple que difficile à opérationnaliser parfois : créer de l’espace pour soi à travers nos semaines occupées. 5, 10 ou 15 minutes pour commencer.


 

Pour consulter l’outil proposé par De Saison – Art de vivre et de travailler, nous vous invitons à parcourir l’édition 17 de notre magazine en ligne (p.56-57) ici : Voici l'édition spéciale hors série du 17e numéro de notre magazine.

Se reconnecter au sens 

Organiser son travail autrement, c’est se reconnecter au sens de ce que l’on fait. Qu’est-ce qui me motive ? Quelle contribution ai-je envie d’apporter à mon équipe, à mon organisation, à la société ? Ce retour au sens est un puissant moteur d’engagement et de performance durable. Réorganiser son travail, ce n’est donc pas faire plus, mais faire mieux. C’est une démarche qui demande du courage, de la réflexion… et parfois, quelques ajustements collectifs. Mais c’est aussi une formidable occasion de remettre l’humain au cœur du travail, et d’inventer des manières de faire plus respectueuses de soi et des autres.   

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